Tout le monde s’accorde pour dire que Blurryface signe le début officiel de la mythologie de Twenty One Pilots. Bien que Tyler ait commencé à y faire référence dès son premier album solo. Nous pouvons, par exemple, y entendre les mots : « il essaiera neuf fois de réaliser neuf crimes, mais il a plus de neuf vies. » Cette phrase montre, pour la première fois, l’importance du chiffre neuf, que l’on retrouvera tout au long de la mythologie.

Dans cet album, nous plongeons dans les tréfonds de la vie intérieure de Tyler. Il aime créer et produire de la musique, mais malgré le temps qui passe, des peurs et des doutes l’habitent toujours. Il en énumère quelques-unes au tout début de la chanson Stressed Out :

J’aimerais trouver des sons que personne n’a jamais entendu J’aimerais avoir une plus belle voix et chanter de plus beaux mots J’aimerais trouver des accords dans un ordre nouveau J’aimerais ne pas devoir rimer à chaque fois que je chante On m’a dit qu’en grandissant mes peurs diminueraient Mais maintenant je sois insécure et j’ai peur de ce que tu penses [ de moi ]

Il est très inquiet que ce qu’il crée ne plaise pas et sa façon de gérer ses démons et de leurs donner corps. Littéralement, il commence à le faire vivre dans ses chansons, tout d’abord avec le personnage de Blurryface. Lorsqu’on achète le CD physique de cet album, le visage monstrueux de Blurryface se dévoile. Il est l’essence même de l’album, l’incarnation des peurs du chanteur dans un corps et parfois même une voix (les voix modifiées dans les chansons de l’album sont des phrases prononcées directement par lui).

A suivre...

A travers les clips de cet album on voit Tyler quitter la cité et marcher dans un canyon pour rejoindre les torches des Banditos. Durant sa fuite il est suivi par Blurryface, un vieil homme à cheval, habillé en rouge, le visage couvert d’un voile. Ce dernier parvient à une reprise à lui peindre le cou, le faisant retomber sous l’emprise de Dema.

Les banditos assistent impuissants à la scène, ils peuvent donner de l’espoir à Tyler en se montrant, mais pas agir physiquement sur la situation.

A suivre...

Cette nouvelle ère arrive très fort, avec une communication omniprésente pendant quelques mois pour annoncer la sortie de l’album. Cet album, sorti le 21 mai 2021, existait déjà dans la mythologie avant même de sortir.

Une nouvelle chanson et un clip sortent le 9 avril 2020, Level of Concern. Une chasse au trésor sur le clip qui permet de trouver une clef USB virtuelle avec une courte vidéo de Tyler qui félicite les joueurs. La vidéo fait moins de 2 minutes, la scène se passe dans le sous-sol des parents de Tyler, là où il a commencé à faire de la musique. Il dit être près de son tout premier piano. Mais derrière lui, au sol, est posée une vieille télévision cathodique qui va par moment faire apparaitre des lettres (dans l’alphabet créé par le groupe, mais je vous épargne ce détail). La phrase qui apparait à l’écran est : Clancy is dead. Impossible de se tromper, la vidéo porte comme message caché l’annonce du décès de Clancy, qui est pourtant entrain de nous parler.

A suivre...

Dans la chanson Morph, sur l’album Trench, on entend les paroles : Il essaie toujours de m’arrêter, ce Nicolas Bourbaki. Il n’a aucun ami proche, mais ceux qui le connaissent L’appellent Nico. Il me dit que je suis une copie, Quand je l’ai entendu me ridiculiser ça m’a presque arrêté.

L’Association des collaborateurs de Nicolas Bourbaki est un groupe secret composé de neufs mathématiciens français. Il a été formé en 1932 à Bresse, chacun de ses membres publie ses écrits sous l’identité fictive de Nicolas Bourbaki. Plusieurs de leurs théories sont sur la topologie. C’est-à-dire la possibilité de changer un objet géométrique en un tout autre objet sans arrachage ni recollement, uniquement par déformation. Comme on déforme un élastique.

Sur le continent de Trench, Nicolas Bourbaki est un des nombreux noms des Neufs (comme Niners ou Blurryface). Ils sont également nommés « bishop », ce qui veut à la fois dire « évêque » et désigner la pièce du « fou » aux échecs. Comme le groupe de mathématicien, ces évêques cherchent à modifier la nature de quelque chose sans agir physiquement dessus : les habitants de la Municipalité de Dema.

Leur but est d’enrôler un maximum de personnes dans leur religion, le Vialisme pour les vider de leur passé, leur identité et toute leurs émotions positives pour les garder le plus longtemps dans la cité. Jusqu’à ce qu’ils commettent l’irréparable et deviennent, ainsi, des « vaisseaux libres ».

Ils sont le bras armé de la cité de Dema qui semble être dirigée par quelque chose de plus grand qu’on ne connait pas encore. Quand quelqu’un essaie de fuir la cité, les Neufs vont à sa poursuite pour le « smear », qu’on pourrait traduire par « souiller » ou « diffamer », mais aussi « barbouiller » parce que cette action est illustrée par l’évêque qui étale de la peinture noire sur le cou du déserteur (comme on peut le voir dans le clip Jumpsuit). Le smear a pour effet d’effacer les souvenirs du déserteur pour lui mettre en tête des images positives de Dema, lui donner l’impression qu’il revient de son plein gré.

A suivre...

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