LE_JOURNAL DE CLANCY

Les perplexités de l’horizon de Dema ne me sont venues à l’esprit qu’à ma neuvième année. C’est à ce moment que j’ai commencé à contempler l’existentiel et ai décidé quel type d’impression je voulais que ma vie produise. Bien entendu, pour alimenter mon espoir, j’ai regardé au loin la terre qui m’avait cultivé, mais cette fois avec une nouvelle conscience de l’obstacle que mon ignorance de jeunesse m’avait permis d’ignorer. Était ce là tout ce temps ? Comment n’avais-je pas vu quelque chose de si évident ? Je me rappelle ce moment quotidiennement, quand l’idéalisation se heurte directement à un espoir unique pour mon propre avenir. Enfant, je regardais Dema avec émerveillement, aujourd’hui, je suis façonné de frustration, alors que je passe chaque jour à plisser les yeux pour apercevoir le sommet de ce mur fou qui nous retiens ici. C’est au cours de ma neuvième année que j’ai appris que Dema n’était pas chez moi. Ce village, après tout ce temps, était mon piège.
Avant de me rendre compte que, j’avais une profonde affection pour Dema. Il y avait une structure merveilleuse dans la ville qui a apaisé mes soucis. Les rues et lieux était sûrs, et les responsabilités de la journée semblaient être accomplies avec un minimum d’effort. Une fois qu’une tâche était enseignée et comprises, nous étions ravis de notre capacité à remplir nos obligations dans les délais, et nous nous sentions en sécurité en sachant que les tâches du lendemain seraient accomplies avec la même efficacité. Nous avons tous travaillé pour représenter notre évêque avec honneur, et nous savions que chaque habitant de la région partageait les mêmes idées en termes de régularité.
Keons incarnait l’esprit de ce dévouement. Parmi les neuf évêques de Dema, Keons était vénéré comme étant inébranlable et direct, possédant une capacité à atteindre une concentration qui était rare pour la plupart des habitants de notre région. Nous l’admirions tous et nous nous sentions honorés d’être un habitant de sa région. Alors que nous avions entendu des légendes sur la nature impitoyable des autres évêques, Keons possédait un comportement stoïque contrairement à tous ceux que j’avais rencontré jusqu’ici, et nous étions tous fier de le servir.

Faire référence à Dema comme étant ma maison ne m’a jamais semblé juste. Dema, pour moi, a simplement été l’endroit où j’ai existé, ou, la « fente » dans lequel ils m’ont mis. J’ai entendu des histoires à propos de l’idée de « foyer », et sa représentation à toujours semblée chaleureuse d’après la description des conteurs. Il y avait une propriété romantique du lieu qu’ils habitaient que j’admirais, mais avec laquelle je ne pourrais jamais m’identifier. Cet endroit, mon endroit, cependant semble dépourvu de la romance et de l’émerveillement que racontent les vieilles histoires. Mais quelque part entre l’ordre de fer et la précision infaillible de Dema, un bourdonnement d’émerveillement existe. C’est cette merveille tranquille dans laquelle mon esprit a tendance à se perdre. Cet espoir de découverte à lui seul a donné naissance à une nouvelle version de moi-même ; Une meilleure version, je l’espère, qui trouvera un moyen de découvrir ce qui se trouve au-delà de ces murs colossaux.

Une lumière sans vie nous entoure chaque nuit. Jamais je n’aurais pu imaginer que quelque chose de si lumineux puisse paraître si sombre. C’est cette lueur qui nous rappelle l’existence sans rêve à laquelle nous somme condamnés. Mais ce que j’appelle une sentence, d’autres l’acceptent comme si c’était normal. Comment ont-ils réussi à éradiquer si efficacement les rêves en nous ? Lorsque les évêques ont instauré le Vialisme comme mandat, ils ont efficacement renversé l’espoir avec lequel beaucoup étaient arrivés.

Suis-je le seul à réaliser qu’on nous a menti ? Suis-je le seul à ne pas avoir peur de l’idée que les Neuf ont détourné notre confiance, et éteint l’espoir qui motivait autrefois notre existence ? Nous avions l’habitude de fermer nos yeux et d’imaginer une vie meilleure, maintenant cette ville est pleine d’yeux secs plongés dans une transe d’obéissance, dépourvu de toute trace d’identité. La seule lumière significative que j’ai vue a été dans les yeux de ceux qui ont été « smeared » – une nuit tellement curieuse, de voir des yeux brillant étranglés par l’obscurité des mains des évêques. A mesure que leur pénitence s’estompe, leur souvenir de quelque chose de plus s’estompe également. Mon espoir de quelque chose de plus est tout ce que j’ai dans ce tombeau rigide, et je ne le laisserai pas mourir.

Ils dorment. La nuit a mis une éternité à arriver, et maintenant nous sommes presque prêts. Nous avons étudié les observateurs et savons qu’il n’y a aucune chance que nous puissions passer inaperçus. Alors, au lieu d’essayer de nous cacher, nous allons nous assurer de tous nous faire remarquer. Cela fait un an depuis la dernière convocation, et l’Assemblée Annuelle des Glorifiés de demain va être le plus grand spectacle que cette ville de cercueil bétonnés ait vu de toute l’année. Si nous le faisons au bon moment, nous détournerons l’attention des observateurs et nous arriverons enfin à franchir le pas. Nous n’avons eu aucun contact, mais nous espérons que l’autre côté arrivera 0 trouver un moyen d’entrer. Nous ne sommes pas sûr de l’emplacement de la brèche, mais nous sommes prêts à prendre le risque d’être « smeared » pour le trouver. Nous savons que nous devons aller plus bas, et attendre pour les torches. Ils n’ont jamais rien vu de tel, et d’ici ce matin, tout va être différent. Je suis terrifié et excité, tout en même temps. Ils ne nous contrôlent pas.

J’ai réussi
Je me sens en apesanteur. Je sais que cet endroit m’a toujours retenu, mais pour la première fois, je peux ressentir la légèreté que j'espérais. Cela fait trois nuits maintenant et ma respiration a changé. Elle est plus lente et plus complète. C’est comme si l’air d’ici valait la peine d’être respiré.
Je peux la voir au loin, et je mentirais si je disais que ce n’était pas constamment dans mon esprit. J'aimerais pouvoir m’enlever cette peur, mais peut-être que plus j'avancerais, moins cette peur m'affectera. Je me sens trahi par ce que je pensais être ma maison. Si jamais je me retrouve là-bas à nouveau, je ne pourrai plus la voir de la même façon.
Ils dorment. Ils sont tellement sûrs de connaître la vérité et continuent à accomplir les mêmes tâches insignifiantes tout au long de leur journée. Ils ont oublié de lever les yeux et de regarder vers l’extérieur pour comprendre qu’il ne s’agit pas de « là-dedans ».
Il s’agit de « ici dehors ».
Ce nouveau monde m'entoure. Je pensais que les murs de chez moi étaient massifs – ces falaises vertes m’engloutissent et me placent en plein milieu – Trench est parfois assez précaire et il est facile de se lasser. Mais c’est réel, et c’est vrai, et je préfère de loin endurer la réalité plutôt que d’obéir sans réfléchir à une vie que quelqu’un d’autre a créée pour moi. Je suis obsédé par ce monde depuis si longtemps qu'il me semble être plus comme chez moi que tout ce que j'ai vécu. D’une manière ou d’une autre, dans cette vaste ouverture, je me sens plus protégé que jamais.
Le paysage semble sans fin et je me suis retrouvé à marcher pendant des heures sans aucune véritable preuve de descendre plus bas. Mais j’ai vu des plantes et des couleurs ici que je ne suis pas sûr d’avoir vu avant. Il y a une beauté dans les endroits les plus étranges, et la curiosité de la suite continue de me motiver.
Je me demande qui d'autre est ici. Si ce que je pensais intérieurement est vrai, il doit y en avoir d’autres comme moi. Parfois, je ressens une présence ou je pense voir quelque chose dans ma vision périphérique, pour ensuite lever les yeux et ne rien voir. C’est juste une autre chose dont j’ai peur et qui m’excite aussi. Tout cela ne fait que confirmer tout ce que j’espérais être vrai pendant tout ce temps.
Je suis ici et je suis très vivant. J’ai parfois peur, mais je découvre toujours quelque chose de nouveau et je ne m’arrêterai pas. Couvre-moi !

Je ne peux pas croire ce que je viens de voir. J'essaie encore de comprendre. Pendant tout ce temps, j'étais sûr d'être tout seul – une seule âme dans ce vaste monde inconnu. Mais quelques jours après le début de cette randonnée, j'ai baissé les yeux pour voir une silhouette se dirigeant dans la même direction que moi. Je me suis caché dans ces grottes et crevasses, faisant de mon mieux pour rester caché, mais il était à l'air libre, faisant son voyage épuisant en plein milieu de Trench. J'étais assez curieux pour suivre le chemin avec lui. Il ne semblait pas affecté par la peur de l'inconnu – la peur qui a tendance à me paralyser. Pour lui, le terrain lui semblait familier, comme s'il était déjà venu ici.
Alors que j'étais perdu dans ma curiosité, ils sont apparus. J'en avais entendu parler à Dema, mais à ma connaissance, ces histoires n'étaient que des mythes. Dix, vingt, puis ce qui semblait être une centaine de Banditos apparurent sur la falaise, tous le regardant. Il s'arrêta seulement un instant pour les regarder, puis continua son chemin. Son énergie a changé et je ne savais pas s’il était effrayé ou encouragé par leur présence inquiétante.
Ils l'ont prévenu de ce qui allait arriver.
C'était flou. J'ai d'abord vu la silhouette, puis les Banditos, seulement pour ensuite avoir les yeux ouverts sur l'évêque venant en sens inverse sur un cheval blanc qui se rapproche au loin.
La silhouette s'arrêta et attendit. Lorsque l'évêque s'est arrêté, j'étais sûr qu'il avait levé les yeux directement vers moi, alors je me suis caché plus profondément dans une grotte. La présence du cavalier en robe semblait paralyser l'homme. Il resta immobile alors qu'on l'approchait, impuissant alors que les mains tendues lui « smearaient » le cou. Je n’avais jamais vu un évêque posséder un tel pouvoir. Keons avait toujours semblé doux et chaleureux – cet évêque, du moins ici, ressemblait à autre chose.
Alors j’ai couru, et j’ai couru aussi longtemps que mes jambes et mes poumons le pouvaient. Peut-être que cette note sera ma preuve que ce dont j'ai été témoin n'était pas un rêve. Un million de questions traversent mon cerveau. Ne suis-je pas le seul à traverser Trench ?
Je vais voyager un peu plus loin, et peut-être que j'aurai un moment de repos ce soir. J'ai peut-être commis une erreur en partant. Cet endroit, entre deux lieux, commence à ressembler à un abîme sans fin et sans espoir. Au moins Dema est un endroit que je connais, et dans des moments comme celui-ci, ce que je connais me manque beaucoup. Tout cela sera beaucoup plus difficile que je ne l’imaginais. Rien ici n’est familier. Aujourd’hui, j’ai été témoin de la présence des autres pour la première fois et je me sens plus seul que jamais. Couvre-moi.

Je ne peux pas faire face à cette page assez longtemps pour écrire ce que je ressens vraiment. Je suis seulement tourmenté par davantage de questions sur ce que je pensais être vrai, des questions sur mon propre chemin et la question qui me tourmente chaque nuit où je suis allongé ici, de retour en ville : ai-je abandonné ?
La force que je voyais entre lui et son évêque me paraissait tendue et effrayante. Mais le souvenir de cet échange a eu le temps de s’envenimer et de se rejouer dans mon esprit suffisamment longtemps pour que je me demande si je m’en suis même souvenu correctement. J'ai supposé que l'évêque récupérait son sujet de force, mais maintenant je me demande si l'évêque essayait réellement de le sauver, et il a refusé.
Je suis resté là-bas pendant cinq jours après avoir vu cela se produire. Je ne l'ai pas revu depuis. Peut-être qu'il s'est enfui et qu'il était toujours à Trench avec moi. Peut-être que l'évêque l'a poursuivi et l'a ramené à la maison.
Maison ?
Est-ce que je viens d'appeler cet endroit maison ?
Après toute la beauté infinie que j’ai vue là-bas, suis-je maintenant en train de me convaincre que je suis réellement mieux dans ces limites ?*
J'avoue que c'était plus difficile que je l’imaginais. Rien n’aurait pu me préparer à quel point « l’inconnu » peut me consumer. De vastes paysages et des possibilités infinies, mais associés à des dangers infinis. Je suis devenu anxieux. Je suis devenu fatigué. J'ai suis devenu affamé. Chaque pas que je faisais devenait plus difficile que le précédent, sauter d'une marche rocheuse à l'autre ou me traîner à travers une forêt épaisse - tout devenait débilitant et j'étais sûr de ne pas pouvoir continuer.
Keons s'est approché alors que le soleil se levait un matin. Je n’avais pas peur. J'étais soulagé. Après tout ce qu’il m’avait appris, sa présence était le moment le plus réconfortant que j’ai vécu depuis des jours, et je ne pouvais m’empêcher d’être heureuse de le voir. À la manière de Keons, il a enroulé ses bras autour de moi, puis a mis ses mains sous mon visage, m'a regardé dans les yeux et a dit : « Clancy, mon enfant, rentrons à la maison. »
Je suis ici depuis quelques semaines maintenant, et même si les routines de ce monde sont réconfortantes et certainement plus faciles que la vie là-bas, mon esprit ne cesse de rebondir entre les deux endroits.
Lequel est à la maison ? Les évêques nous protègent et les torches au sommet des collines sont-elles dangereuses ? Ou est-ce l'inverse ? Mes rêves me tirent de monde en monde et je me sens perdu entre tout cela.
Il y a encore tellement de choses que je ne comprends pas.

Je n’ai pas eu la capacité d’écrire pendant ce qui semble être toute une vie. Cette privation est ce qui m’a le plus pesé. Pas le manque de nourriture, ni le dépaysement – ​​ils ne m’ont pas laissé écrire quoi que ce soit.
Enfin, du moins pas sans leur présence…
Je me souviens très bien de ce jour. D’abord, ils m’ont laissé sortir. Même si le couloir était encore gris et terne, la nouvelle expérience a été un choc pour mon système – très différent de la captivité habituelle. J’ai essayé de suivre le rythme des pas du garde anonyme alors que nous résonnions dans le long couloir. Je le suivis de près, comme si je n'avais pas le choix. Le béton froid nous encapsulait et semblait projeter un flot de calme synthétique. Obéissance.
Nous sommes arrivés devant une porte bleue. C'était un contraste étrange avec ce labyrinthe de béton. En franchissant la porte, je me suis retrouvé dans une autre pièce grise typique de Dema. La seule différence était qui m'attendait.
Quatre d'entre eux. Trois d’entre eux m’étaient inconnus, mais l’un d’eux était clairement Keons. Je connaissais sa voix
Ils ont proposé une idée. Une émission de télévision – ou quoi que ce soit. Je ne savais pas que j'étais connu en dehors de ma cellule, mais ils m'ont informé que j'avais acquis une notoriété grâce à mes manigances et à mes explosions. Ils voulaient utiliser mon visage au profit de la ville. Ils m'ont remis un stylo - un instrument familier. Cependant, ils doivent être présents lorsque je l'utilise. Ils voulaient gérer mon imagination et ma vision. Bien qu’enchaîné, je pourrais au moins créer à nouveau.
Ainsi commencèrent les séances.
Chaque jour, la porte de ma cellule s'ouvrait. J'ai suivi le garde dans le couloir familier, à travers la porte bleue, pour m'asseoir au bureau et à la chaise. Mon espace créatif désigné – parfaitement centré sous leur œil vigilant. Parfois trois, parfois huit – pas une seule fois les neuf n’étaient présents. Il n'a jamais été là. Je l'aurais ressenti s'il l'avait été.
À la fin de la séance, Keons prenait mon stylo, rassemblait mes écrits et me renvoyait. Cela a duré des mois.
Qu'est-ce qu'on créait ? Je n'étais pas sûr. Un spectacle de variétés avec chansons et décors ? Les dirigeants de cette ville étouffée cherchaient-ils réellement à divertir ses habitants ? Tout ce que je créais devait être « pour le bénéfice des citoyens de Dema », une expression que j’entendais souvent. Je ne les ai pas interrogés – j’étais heureux de sortir de ma cellule – et de mettre des mots sur papier.
Le dernier jour, j'ai écrit la dernière ligne, on m'a demandé de la nommer ? La question m'a pris au dépourvu. Cela semblait être une décision qu’ils allaient prendre.
Jour du spectacle : Ils m'ont habillé et m'ont demandé de sourire, une pauvre tentative de cacher mon manque de sommeil. Tout cela était si coloré, comme pour compenser la grisaille de la ville.
C'était flou. Avant que je m’en rende compte, c’était fini et j’étais de retour dans ma cellule. Je ne me souviens que de fragments – seulement d’hallucinations floues de couleurs et de chaos – comme dans un rêve. La confusion de tout cela plane au-dessus de moi. Pourquoi tout cela ?
… mais ce n’était pas fini
Je suppose que ça s'est assez bien passé pour qu'ils me demandent davantage. J'ai été utile à Dema et ma créativité a été exploitée sous de nouvelles formes. Ils voulaient que je sois le divertissement de l'Assemblée Annuelle des Glorifiés - un spectacle en mer pour les premiers citoyens de Dema.
Je savais que ce n’étaient pas les vrais évêques sur ce navire.
Je vais accélérer l'entrée - je dois suivre le Torchbearer.
Pendant la représentation, nous avons été attaqués par quelque chose dans l’eau. Je ne sais pas ce qui a poussé la créature à attaquer, mais c’était étrange et incroyablement intentionnel. Beaucoup ont perdu la vie dans l’attaque, et j’ai été secoué par les vagues de froid glacial, mais j’ai quand même survécu. Ce froid glacial m'a-t-il préservé ? Pourquoi ai-je été épargné ? J'ai toujours aussi froid au moment où j'écris.
Cet endroit semble étranger - rien à voir avec Trench. En raison de la mer glaciale, l'air ici est en quelque sorte plus froid que l'eau qui l'entoure. J'ai l'étrange sentiment que cette île va apporter des réponses.
Je dois y aller.

Quelle est cette chose ? Cet appareil ? Ce cadeau ? Une sorte de connexion ou d’expansion neurologique. Arme psychokinésique ?
C'est absurde.
Pourquoi cela m'a-t-il été donné ? Pourquoi suis-je le seul à pouvoir la manier ? Était-ce la raison pour laquelle j'ai survécu ? Mon esprit s'emballe alors que j'attends ici sur les rochers, regardant dans l'obscurité. En attendant que nos torches se reflètent – ​​le signal qu'il m'a dit d'attendre.
Cela semble étrangement familier. Pas les pointes dans ma main, mais la puissance qu'elles exploitent, je l'ai déjà ressentie. Est-ce aussi la source de ces rumeurs que j’entendais dans les coins sombres de la ville ? Des légendes et des histoires que je considérais comme des mythes, inspirées par des cauchemars d'enfants – des récits sur l'utilisation des corps par les évêques. Les citoyens « honorables » qui ont atteint le Glorious Gone sont référés à des vaisseaux disponibles.
Tout commence à prendre un sens.
Les épisodes que j'aurais : la vision rouge sang, mes rêves de voler, le récit hors du corps du cavalier dans la rivière, les animateurs de l'émission de télévision en décomposition, les personnages en robe qui commandaient le navire condamné...
Avons-nous tous été « seized » par les évêques selon cette même technique ? Est-ce de là que vient leur pouvoir ? Sont-ils immortels, ou se nourrissent-ils simplement du corps suivant, donnant ainsi à leurs hôtes une brève seconde vie ? Je suis dans ma vie originelle, pourquoi suis-je disponible à ce contrôle ?
Pendant tout ce temps, je pensais que je luttais contre mon moi intérieur. Étais-je réellement agressé pour autre chose ? quelqu'un d'autre ?
Cette petite île étrange a fait de moi une arme. Nous pensons tous les deux que nous pouvons l’utiliser pour changer l’élan de cette guerre. Maintenant, nous devons retourner sur le continent où ils devraient être là pour recevoir. Nous allons détruire et reconstruire. Même si cela fait des années qu'il leur a parlé pour la dernière fois, j'espère qu'ils n'ont pas perdu confiance dans le plan du Torchbearer.
Mais comment tout cela a-t-il pu être planifié ?

Je n'ai plus aussi peur qu'avant. Leur mystère commence à s'estomper à mesure que la méthode pour les vaincre devient plus claire. Je ne me sens plus impuissant. Je peux les déjouer. Ce nouveau pouvoir de la psychokinésie a fonctionné, et je crois qu’il peut fonctionner à nouveau. Je me tiens ici, regardant la ligne où l'eau rencontre le sable – une ligne de départ. Tout en sachant qu’il y a une ligne d’arrivée de l’autre côté du Détroit. Leurs boussoles mentent, mais la mienne reste vraie. J'ai laissé des braises d'inspiration, j'espère seulement que l'étincelle qui reste se transformera en une torche et qu'ensemble nous créons un enfer.

Ces feux de camp me donnent l’impression d’être chez moi, alors que je les regarde profondément, trouvant de plus en plus de clarté. Ils ont essayé de nous dire que nous étions différents. Mais la flamme qui brûle en moi est la même que celle que j'ai trouvée au sommet des collines de Trench. Les Banditos ont vécu leur rébellion, et une résistance grandit à l'intérieur des murs de béton – une résistance suffisamment puissante pour brûler tous les enseignements périmés et ouvrir la voie au véritable espoir et à un chemin vers la vraie vie. Nous marcherons le matin. La révolution arrivera avec le soleil.

J'ai trouvé un moyen d'entrer. Un moyen qu'ils ne soupçonneront jamais et qu'ils ne comprendront jamais. Tout ce qui concerne notre cause est si difficile à comprendre pour eux, mais si proche du cœur de la résistance croissante. Je peux tous les atteindre. Je peux recruter tout le monde avec des yeux qui voient au-delà de l'horizon. Je peux leur apprendre. Ils peuvent apprendre ce que j'ai appris et survoler toutes les constructions que Dema a placées devant eux. Nous le reprendrons.